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A Propos de Muscles torsadés des MachilidesJ.BARLET |
Dans un premier travail sur la musculature thoracique des Machilides, j'attirais l'attention (1946, p.78) sur le fait que la partie la plus importante de la musculature longitudinale ventrale est constituée aux méso-et métathorax (ainsi que dans tout l'abdomen ) par d'énormes torsades. Celles-ci ont été anaylsées dans mon travail de 1967. Au mésothorax la torsade est constituée de quatre muscles et au métathorax, de six muscles. Dans chaque segment, la torsade unit la face postérieure de la portion "dissépimentaire" d'un endosternites à la face antérieure de l'endosternite suivant.Il en est de même à l'abdomen. Au prothorax, il n'y a pas de torsade mais trois muscles croisés obliquement. Dès 1946 (p.78), je voyais une relation entre cette puissante musculature ventrale et le mécanisme deu saut extraordinaire qu'exécutent ces insectes lorsqu'ils sont dérangés et qui a été analysé par Willem (1924). A ma connaissance, le Machilide est le seul type d'insecte qui présente une telle disposition de la musculature ventrale, et cela, déjà dès le stade pseudofoetus (obs.inéd.) S'agit-il d'une spécialisation ou de la conservation d'une disposition plus ancienne ? Je seraix plutôt tenté d'admettre cette seconde hypothèse. En effet, la musculature ventrale, et parfois la dorsale offre le même aspect torsadé la même intrication et la même organisation générale chez divers Crustacés Malacostracés, soit sur toute la longueur du tronc comme chez les Syncarides (Anaspides Paranaspides) considérés comme archaïques et dans presque tout le tronc chez bien d'autres. On trouvera tous lesnombreux détails concernant cette musculature longitudinale dans le très remarquable travail de Hessler. Chez plusieurs Crustacés, les muscles torsadés ou non sont segmentaires et, chez certains, sont attachés à leurs extrémités sur des "tendons" intersegmentaires qui,pour moi, sont des restes de dissépiments : toute cette organisation est donc la même que chez les Machilides qui, par ailleurs, présentent d'autres caractères crustacéens. Il m'est difficile de ne voir dans cette ressemblance qu'un cas de convergence. La musculature longitudinale torsadée me parait donc d'origine ancienne. est-il possible d'en retrouver des traces chez d'autres Arthropodes? J'ai été frappé par le fait que chez plusieurs Chilopodes, notamment Lithobius, un certain nombre de muscles longitudinaux reliant les endosternites sous-hypodermiques sont croisés et même légèrement torsadés, disposition qu'on ne retrouve cependant pas chez les Japygides si Chilopodiens par leur aspect et leur mode de locomotion. Par contre, certaines larves de Ptérygotes (voir par exemple la larve de Dytiscus, SPEYER, 1921, fig.10 et 11) montrent parfois une organisation de la musculature longitudinale assez comparable à celle qu'on trouve chez les Chilopodes (les muscles spiralés peuvent se trouver dans la tête, p.ex. ceux décrits cher Raphidia (Achtelig, 1967, p271) ; comme ceux du tronc des Machilides, ils s'attachent à leurs extrémités sur des supports flexibles ). |