Le Thorax d'un insecte Aptérygote "Fossile vivant"

J.BARLET

En 1912, SILVESTRI a décrit des Thysanoures de L'Ambre de la Baltique datant de l'Oligocène et a instauré pour eux la famille des Lépidotrichides. En 1961, le savant spécialiste WYGODZINSKY a décrit un Thysanoure très semblable découvert en Californie dans une forêt relique de l'époque tertiaire ; il s'agit de Tricholepidion gertschi. Cet Aptérygote présente le même aspect que Nicoletia, type de la famille des Nicolétiides : corps cylindrique, absence d'écailles et de lames sous-sternales thoraciques, même nombre de styles et vésicules exsertiles aux segments abdominaux. Parmi les caractères ne permettant pas de classer Tricholepidion parmi les Nicolétiides se trouvent ceux des viscères qui sont plus primitifs. C'est ce qui m'a amené à étudier le squelette du thorax.

En attendant la parution du travail "in extenso" actuellement déposé, je livre ici les principaux résultats de cette recherche.

L'exosquelette des méso- et métathorax ressemble à celui de Nicoletia.

Celui du prothorax en diffère et montre une constitution apparemment plus primitive, avec même un caractère des Collemboles. Les endosternites ne montrent pas de ressemblances avec ceux des Machilides ou de Nicoletia mais sont nettement lépismatidiens malgré la présence de quelques caractéristiques plus primitives. La probabilité d'une parenté avec les Lépismatides est renforcée par le fait que l'exosquelette thoracique de Tricholepidion, y compris celui du prothorax, est en tous points semblable à celui du Lepisma nouveau-né à corps cylindrique et dépourvu de lames sous-sternales. Cette constatation s'ajoute à une seconde faite antérieurement par d'autres auteurs : l'arrière de la capsule céphalique de Tricholepidion et de Lepisma nouveau-né montre des restes individualisés de ses deux segments postérieurs. Enfin, mis à part les muscles trochantéro-pleuraux, la musculature du thorax ne diffère que très peu de celle de Lepisma. en résumé, si par son abdomen Tricholepidion est semblable à un Nicolétiide, par son thorax, il se rapproche des Lépismatides.